Santé : la montée en puissance de l’exercice collectif

Selon le panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercices des médecins généralistes du ministère de la Santé et des Solidarités publié en mai, l’exercice collectif peut contribuer à améliorer les conditions de travail des professionnels de santé et les aider à dégager plus de temps médical.


L’exercice collectif peut améliorer les conditions de travail

Selon les professionnels de santé interrogés, l’exercice collectif présente certains avantages par rapport à l’exercice individuel. En effet, la présence d’un collectif peut contribuer à améliorer les conditions de travail, dans la mesure où il offre une plus grande flexibilité dans l’organisation de la pratique médicale et favorise le partage de la charge de travail et des contraintes associées à la permanence des soins. De plus, la coordination pluridisciplinaire, permet une meilleure répartition des tâches entre professionnels de santé et par conséquent libère du temps médical.

Ce sont principalement les jeunes médecins généralistes qui optent pour ces modes d’exercice collectifs. En effet, pour ces derniers, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle constitue un facteur clé de choix de carrière, d’installation et de localisation (Observatoire national de la démographie des professions de santé, 2008).


61% des médecins généralistes exercent de manière collective

En 2019, 61 % des médecins généralistes déclarent exercer en groupe. Ceux-ci sont équitablement répartis entre groupes monodisciplinaires (32 % des médecins généralistes libéraux) et groupes pluriprofessionnels (29 %). Néanmoins, ce dernier mode d’exercice se développe assez rapidement, notamment grâce à l’émergence des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) dont le nombre est passé de moins de 20 en 2008 à plus de 1 800 en 2021.

Cette évolution favorable à l’exercice en groupe devrait se poursuivre au vu de la forte préférence des jeunes médecins généralistes pour ce modèle d’exercice (huit médecins généralistes de moins de 50 ans sur dix en 2019). Ainsi, alors que les médecins travaillant seuls ont en moyenne 58 ans et comptent 29 % de femmes, ceux exerçant en groupe pluriprofessionnel sont plus jeunes (49 ans en moyenne) et plus fréquemment des femmes (43 %).


Les médecins qui exercent seuls travaillent plus

Les médecins exerçant seuls déclarent en moyenne travailler 2 heures de plus que ceux qui sont en groupe pluriprofessionnel (55,4 heures, contre 53,1 heures par semaine), et près de 5 heures de plus que les médecins en groupe monodisciplinaire (50,7 heures par semaine).

Ces différences observées entre exercice seul et exercice en groupe pluriprofessionnel semblent davantage associées aux profils spécifiques des médecins qu’aux effets propres des modèles d’exercice. En effet, en tenant compte des caractéristiques individuelles et du lieu d’exercice, la différence estimée de temps de travail hebdomadaire entre ceux exerçant seuls et ceux exerçant en groupe pluriprofessionnel s’avère non significative. En revanche, travailler en groupe monodisciplinaire est associé à une réduction significative du volume horaire hebdomadaire de plus de 6 % (soit 3,2 heures par semaine).


Des médecins globalement plus satisfaits d’exercer collectivement

Les médecins exerçant en groupe se déclarent généralement plus satisfaits de l’équilibre entre leurs vies professionnelle et personnelle, une plus grande satisfaction qui serait essentiellement due au temps de travail hebdomadaire et temps de congés.

Toutefois la pratique en MSP ACI semble être associée à une meilleure perception des conditions de travail. En effet, après avoir ajusté les effets de bord du temps de travail, des congés annuels ou encore de la territorialité, les médecins exerçant en MSP ACI ont 55 % de chance en plus d’être satisfaits ou très satisfaits de leur équilibre vie professionnelle-vie personnelle comparativement aux médecins exerçant seuls.

Les spécificités de l’exercice en MSP ACI : cahier des charges spécifique, dossiers partagés, temps de coordination dédiés, rémunération additionnelle de la structure, etc. se montrent alors satisfaisantes pour les médecins généralistes et ce, au-delà des conséquences directes qu’elles peuvent avoir sur le temps de travail.


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Source : drees.solidarites-sante.gouv.fr

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