L’augmentation préoccupante des cancers chez les moins de 50 ans

La prévalence des cancers chez les moins de 50 ans est en hausse, suscitant une vive inquiétude. Cette tendance est étayée par une étude de la revue BMJ Oncology publiée en septembre dernier.


Les cancers du sein et de la peau restent les premiers cancers touchant les moins de 50 ans

 

Cette étude révèle une augmentation significative de 22 % du nombre de cas de cancer pour 100 000 habitants chez les 14-49 ans à l’échelle mondiale au cours des 30 dernières années.

En France, les données de Santé Publique France confirment cette tendance alarmante : par exemple, entre 1990 et 2023, le cancer du sein chez les femmes de 40 ans a augmenté de 32 %, tandis que celui de la peau a grimpé de 150 %. Chez les hommes, les statistiques sont tout aussi préoccupantes, avec une augmentation de 147 % des cas de cancer de la peau sur une période de 33 ans et de 80 % pour le cancer du pancréas. 

Autrefois observés chez les patients plus âgés, les cancers du pancréas du rein et du colon rectum progressent dans la population plus jeune. « Il n’y a pas de spécificité propre aux jeunes », explique au Parisien l’épidémiologiste Catherine Hill, qui précise que ces cancers sont également en hausse dans les tranches d’âge les plus élevées mais les impacts sociaux ou familiaux sont plus grands chez les plus jeunes patients.

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Les facteurs sous-jacents à cette augmentation des cancers chez les jeunes


Les spécialistes en oncologie identifient plusieurs facteurs qui contribuent à cette tendance inquiétante :

  • l’obésité,
  • le manque d’activité physique,
  • la mauvaise alimentation,
  • la consommation d’alcool,
  • le tabagisme
  • l’exposition aux rayons UV

Les experts pointent également du doigts la pollution environnementale et l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Cette combinaison de facteurs de risque exacerbe la vulnérabilité des jeunes adultes face aux cancers. D’autant que près d’un tiers des Français considère que l’hygiène de vie ne protège pas du cancer.

En effet, environ 28,8 % des Français pensent encore qu’il est impossible de prévenir la maladie. Sur les 433 000 nouveaux cas de cancer détectés annuellement, près de la moitié sont liés à des facteurs de risque évitables. 

Malgré ces chiffres alarmants, certaines idées fausses persistent, ce qui complique la mise en place de mesures de prévention efficaces. Par exemple, plus de la moitié des Français pensent que faire du sport peut nettoyer les poumons, tandis qu’un fumeur sur cinq estime qu’il n’y a de risque que s’il fume plus de 20 cigarettes par jour. Ces perceptions erronées entravent la sensibilisation et la prise de mesures de précaution.

En ce qui concerne l’alcool, près d’un quart des Français croient encore que boire un peu de vin peut réduire le risque de cancer. L’OMS indique que seulement 21 % des femmes dans 14 pays européens sont conscientes du lien entre la consommation excessive d’alcool et le cancer du sein.


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La prévention et les dépistages : La meilleure solution pour éviter les cancers avant 50 ans


Les cancers sont néanmoins de mieux en mieux traités, la mortalité baisse mais cependant le nombre de récidives augmente.  Les médecins conseillent de ne jamais négliger « des symptômes inhabituels » et encouragent donc à consulter le plus rapidement possible.

La prévention revêt en effet une importance capitale. Les professionnels de la santé insistent sur la nécessité d’une sensibilisation accrue du public aux risques associés et aux mesures préventives à adopter. L’éducation sur les dangers du tabagisme et de la consommation excessive d’alcool est essentielle, tout comme la promotion d’un mode de vie sain, comprenant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Il est également crucial de garantir un accès rapide aux soins et aux traitements pour ceux touchés par la maladie.


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La montée en flèche des cancers chez les moins de 50 ans nécessite une action concertée de la part des autorités sanitaires, des professionnels de la santé et de la société dans son ensemble. En sensibilisant le public aux facteurs de risque et en encourageant des comportements de vie sains, il est possible de renverser cette tendance alarmante et de réduire l’impact dévastateur de ces maladies sur la population jeune.

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