Les thérapies non médicamenteuses privilégiées dans la prise en charge du diabète de type 2

La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations pour améliorer la prise en charge des patients atteints de diabète de type 2. La HAS privilégie désormais les thérapies non médicamenteuses en première intention, comme l’activité physique et la nutrition.

 

 

 

Une alimentation adaptée et la pratique régulière d’une activités physique réduisent les symptômes du diabète

 
 

Jusqu’à présent, les recommandations de la HAS se concentraient principalement sur une approche médicamenteuse visant le contrôle glycémique chez les patients diabétiques de type 2. Mais les nouvelles recommandations publiées en 2024 marquent un tournant significatif mettant l’accent sur la modification des habitudes de vie des patients souffrant des symptômes du diabète.

Désormais, la HAS préconise en première intention les thérapies non médicamenteuses, avec un accent mis sur les modifications du mode de vie dès la pose du diagnostique. Cela inclut notamment :

  • La pratique régulière d’une activité physique, reconnue pour ses nombreux bénéfices thérapeutiques comme l’amélioration de la sensibilité à l’insuline et la réduction du risque de complications cardiovasculaires.
  • La mise en place d’un programme d’alimentation équilibré, permettant d’améliorer l’équilibre glycémique.

Ce n’est que dans un second temps, si ces mesures non médicamenteuses n’ont pas permis d’atteindre les objectifs, que la HAS préconise une prise en charge médicamenteuse

 

 

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Quelle place pour les traitements médicamenteux des diabétique ?

 

 

Parmi les traitements médicamenteux du diabète de type 2, la metformine reste recommandée en première intention. Cependant, la HAS préconise également d’utiliser, indépendamment du niveau d’HbA1c, les inhibiteurs du SGLT2 (iSGLT2) ou les agonistes des récepteurs du GLP-1 (aGLP-1).

Ces nouvelles classes thérapeutiques présentent en effet des effets protecteurs cardiovasculaires et rénaux, ainsi qu’un impact positif sur le poids, au-delà de leur seul effet sur l’équilibre glycémique.

Ainsi, les iSGLT2 sont à privilégier chez les patients présentant des symptômes d’insuffisance cardiaque ou une maladie rénale chronique, tandis que les aGLP-1 sont recommandés en cas d’obésité ou de surpoids.

 

 

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Des débats entre généralistes et spécialistes

 

 

Ces nouvelles recommandations, sont globalement saluées par les diabétologues qui y voient une reconnaissance de l’importance des thérapies non médicamenteuses. Cependant la plupart soulignent que la prise en charge des malades par l’amélioration de leur mode de vie et la pratique d’une activité physique était déjà systématique même avant les recommandations de l’HAS.

Mais elles soulèvent également quelques points de désaccord avec les généralistes représentés par le Collège national des généralistes enseignants (CNGE).

Tout d’abord, le CNGE remet en question la place centrale accordée à la metformine, estimant qu’il n’y a pas de bénéfice clinique formellement démontré de ce traitement sur les complications micro- et macro-vasculaires. De plus, sa prescription ne fait pas l’unanimité à l’international « Par ailleurs, chez les patients ayant une maladie cardiovasculaire, une insuffisance cardiaque ou une maladie rénale chronique, la metformine n’est pas recommandée en première intention par d’autres sociétés savantes (Association américaine du diabète, Association européenne pour l’étude du diabète et Société européenne de cardiologie) ».

Par ailleurs, le CNGE conteste le maintien par la HAS d’une cible d’hémoglobine glyquée (HbA1c) à 7% pour la majorité des patients, considérant que les données scientifiques ne justifient pas de fixer des seuils précis.

Malgré ces divergences, généralistes et spécialistes s’accordent sur la nécessité d’élargir le remboursement des iSGLT2 et des aGLP-1, y compris en monothérapie, afin d’en faciliter l’accès pour les patients.

 

 

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