Accès aux soins: Lever les barrières économiques pour garantir l’accès aux soins pour tous

Dans le paysage complexe des soins de santé, l’accès universel aux services médicaux est un droit fondamental parfois entravé par des barrières économiques. En France, malgré la Sécurité sociale et la complémentaire santé, les restes à charge peuvent s’avérer conséquents pour de nombreux ménages.

Cette situation s’est encore aggravée avec la crise du Covid-19 et les récentes hausses de prix, notamment dans le secteur de la santé. Explorons les freins économiques qui empêchent l’accès aux soins pour tous, en mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les professionnels de santé et les patients.

 

 

Le coûts des soins de santé 

 

Les coûts des soins de santé constituent l’une des principales barrières économiques à l’accès aux services médicaux. En France, les dépenses de santé représentent en moyenne 11,1% du PIB, soit l’un des niveaux les plus élevés des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Cette part a régulièrement augmenté ces dernières années, passant de 9,5% en 2000 à 11,1% en 2020.

Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs :

  • le vieillissement de la population,
  • l’innovation et le progrès médical,
  • les coûts élevés des équipements médicaux et des technologies de pointe,
  • l’inflation des prix dans le secteur de la santé comme la récente augmentation des prix des médicaments.
 

Se répercutant souvent sur les patients, les empêchant d’accéder aux soins nécessaires.

Chacun n’est pas égale face à la maladie et lorsque l’une d’elle se déclare, le patient entre souvent dans un engrenage de rendez vous médicaux pouvant engendrer des soins associés pouvant s’avérer très couteux. Malgré le remboursement de la Sécurité sociale, les restes à charge peuvent s’avérer très importants, surtout pour certains actes ou traitements spécifiques. Par exemple, le coût moyen d’un appareil dentaire peut atteindre 3 000 euros, avec un remboursement limité à 200 euros. De même, le prix d’une paire de lunettes avec verres progressifs peut dépasser 500 euros, alors que le remboursement n’est que de 100 à 200 euros. Les audioprothèses sont également concernées par ces coûts importants.

Selon une enquête Santé de l’INSEE, 8,1% des Français renoncent à des soins pour raisons financières chaque année (soit presque 5 millions de personnes), avec un taux encore plus élevé chez les personnes à faibles revenus (15,5%) et les chômeurs (17,5%). Ce renoncement aux soins touche principalement les soins dentaires, l’optique et les consultations spécialisées.

A lire également : le 100% santé

 

 

Assurance maladie et couverture santé en France: Le droit d’accès aux soins

 

Le Tiers payant, une solution en demi teinte

L’absence d’une couverture maladie adéquate est un autre obstacle majeur à l’accès aux soins de santé. Dans de nombreux pays, l’accès à une assurance maladie est limité, laissant de nombreuses personnes sans protection financière en cas de maladie ou de blessure. Les professionnels de santé doivent naviguer dans un paysage complexe d’assurances et de réglementations pour garantir que leurs patients puissent bénéficier des soins dont ils ont besoin. En France, le tiers payant a pour but d’éviter aux patients d’avancer des frais de santé trop importants. Cependant sa pratique n’est pas généralisée. En effet elle est souvent de source de charges administrative et d’impayés pour le professionnel de santé qui préfère ne pas proposer cette solution.

 

Professionnels de santé, ne subissez plus les impayés du Tiers Payant grâce à nos solutions Paymed ! N’attendez plus et découvrez la solution la plus adaptée pour vous grâce à notre simulateur

 

 

Les médecins déconventionnés

Le secteur médical doit également faire face au déconventionnement de nombres de ses praticiens. 934 médecins sont déconventionnés au 24/01/2024 alors qu’ils n’étaient que 572 en 2021. Un médecin déconventionné fixe le montant de ses honoraires librement et gère donc seul sa charge de travail en pratiquant souvent des consultations plus longues et plus qualitatives. Mais en retour le prix des dépassements d’honoraires pour les patients peut s’avérer conséquents en particulier si sa zone géographique d’habitation ne lui laisse pas le choix du médecin qu’il consulte.

 

 

Les complémentaires, une dépense lourde dans le panier des ménages français

Ne pas posséder d’assurance maladie est synonyme de dépenses pour accéder à des soins mais en posséder une implique aussi une dépense parfois lourde dans les budgets. Une étude, publiée par l’OMS le 22 avril 2024, alerte sur l’importance du reste à charge sur les dépenses de santé pour une partie des ménages français. Analysant en détail les sources de ce reste à charge, l’étude pointe le rôle ambivalent des couvertures complémentaires, jouant à la fois un rôle protecteur contre les plus lourds reste à charge, mais pesant aussi de manière très sensible sur le budget des ménages les plus fragiles. L’accès à une AMC est donc soumis à des barrières financières et administratives mais provoque aussi des coûts financiers et transactionnels significatifs pour l’État et les employeurs.

Il existe aujourd’hui la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C) ou l’Aide au paiement d’une Complémentaire Santé (ACS) qui visent à améliorer l’accès aux soins des plus démunis. Des engagements pour essayer de garantir l’égalité dans l’accès aux soins.

A lire également: Résiliation des contrats complémentaires à tout moment, un casse-tête pour les professionnels de santé

 

 

Les inégalités socio-économiques, une difficulté d’accès aux soins

 

Les inégalités socio-économiques jouent un rôle crucial dans l’accès aux soins de santé. Les populations défavorisées ont souvent un accès limité aux services médicaux en raison de facteurs tels que le revenu, le statut socio-économique et la géographie.

 

 

Inégalités socio économique 

La récente actualité controversée au sujet de la taxe Lapin inquiète en ce sens.  En effet les revenus les plus aisés risquent de s’acheter le droit de décommander un rendez-vous supprimant toute culpabilité étant donné le geste financier. Alors que les revenus le plus modestes programmeront moins de rendez-vous médicaux de peur d’une dépense inutile. En ciblant souvent les contribuables à revenu moyen ou faible, le risque est d’exacerber ces disparités et d’éloigner encore plus les plus faibles économiquement des soins.  

A lire également: Les priorités en matière de santé des français 

 

 

Inégalités géographiques 

Dans certaines zones rurales ou périurbaines, l’offre de soins peut être très limitée, obligeant les patients à parcourir de longues distances pour accéder aux établissements de santé. Ce problème d’accessibilité géographique se double souvent de difficultés financières, le coût des déplacements s’ajoutant aux frais de soins. Selon une étude de la Drees, 5,7% des Français renoncent à des soins pour des raisons géographiques, avec un taux plus élevé dans les zones les moins denses. Les zones sous-dotées en professionnels de santé sont principalement situées dans les départements ruraux et périurbains. Cela s’explique par des difficultés d’installation et de démographie médicale dans ces territoires.

Les populations vulnérables se retrouvent confrontées à un accès réduit aux soins de santé, soulignant ainsi l’importance de politiques de santé publique qui prennent en compte ces réalité

 

 

Les conséquences des inégalités d’accès aux soins 

 

Ces freins économiques à l’accès aux soins entraînent de graves conséquences, à la fois sur la santé des populations les plus vulnérables et sur le système de santé dans son ensemble.

Le renoncement aux soins pour raisons financières touche en priorité les ménages à faibles revenus, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Cette situation aggrave les inégalités sociales de santé et se traduit par une dégradation de l’état de santé de ces populations. De plus, les difficultés d’accès aux soins renforcent les écarts de santé entre catégories sociales et entre territoires. Ainsi, l’espérance de vie peut varier de plusieurs années selon le niveau de revenu ou le lieu de résidence. Finalement, lorsque les patients n’ont pas accès aux soins de premier recours, ils se tournent davantage vers les services d’urgence, engorgés et peu adaptés à une prise en charge préventive. Cela se traduit par des coûts plus élevés pour le système de santé.

 

L’accès aux soins de santé est un enjeu majeur de santé publique et de justice sociale. En levant les freins économiques qui entravent cet accès, il est possible construire un système de santé plus juste et équitable et permettre à chacun de bénéficier des soins dont il a besoin, quel que soit son niveau de revenu.

 

Cependant, les raisons économiques ne sont pas les seules barrières à l’accès aux soins, nous les aborderons ainsi que les solutions envisagées lors d’un autre volet « ACCÈS AUX SOINS »

 

Paymed

Des solutions adaptées aux problématiques d’encaissement des honoraires des professionnels de santé et à l’exercice libéral.